Étape 1 (30 juin 2016): Locarno - Verbania - Colletta - Omegna

Mon tour 2016 était prévu un peu comme un miroir de celui de l'année précédente: départ du Tessin puis suivres les Préalpes du sud. Sauf que cette fois je partais vers l'ouest. Je me suis mis en selle à Locarno, où j'étais arrivé en train en début d'après-midi. Les prévisions météorologiques étaient assez incertaines mais finalement elles se sont révélées correctes: nuageux, chaud et juste quelques gouttes de pluie. Depuis Ascona, je roulais le long du Lac Majeur, ce qui veut dire que c'était presque plat. Le lac lui-même était gris, comme le ciel. À Verbania, j'ai pris à droite vers Gravelona Toce. Après avoir traveré cette ville, je suis monté vers Casale Corte Cerro. C'était une petite route qui devenait très étroite en entrant dans la forêt après Germagno. J'étais contant d'avoir mis de plus petits plateaux à mon vélo. Le leçon de l'année d'avant avait porté: les cols les plus petits sont parfois les plus raides!
Je n'avais pas beaucoup de vue sur la vallée parce que j'étais en forêt. La montée m'a amené à La Coletta. De là, il n'y avait qu'une petite descente pour arriver à Omegna, le but de cette première demi-journée à vélo.

 

Étape 2 (1 juillet 2016): Omegna - Camasco - Pray - Bulliana

Après des orages le soir, le temps était de nouveau assez beau le matin, avec quand même des nuages accrochés aux montagnes. Il devaient y rester tout le jour. J'ai commencé par la jolie montée vers Quarna, en grande partie en forêt. De Quarna à Alpe Camasca, la route était très raide. Plus loin, c'était une route de gravier pour environ 8 km. En même temps que de plus petits, plateaux, j'avais monté des pneus de 28 mm à mon vélo, précisément pour pouvoir rouler sur le gravier. En fait c'était plus pierreux que je n'espérais et j'ai dû mettre pied à terre plusieurs fois. Mais les pneux plus larges m'ont quand même aidé, sans donner l'impression de plus de résistance au roulement sur les routes meilleures. Les deux premiers cols sur ce chemin étaient Stobj et Foglia... après quoi la route était fermée pour cause de travaux. Comme il n'y avait en fait pas du tout de travaux, j'ai décidé que c'était autorisé de passer. Après une longue traversée en forêt, j'ai atteint le col de Ranghetto, d'où j'avais enfin de la vue sur les montagnes et les villages aux allentours. Le prochain col sur la même crête était le Scafurno. Ensuite les choses se sont corsée: pour près d'un km, il n'y avait plus de chemin, seulement un sentier par pierres et rochers. Pour de courts passages, j'ai dû porter mon vélo. De retour sur un chemin de gravier, je suis arrivé de l'Alpe Sacchi et j'ai tourner à droite pour aller chercher le col de Sacche, admirer la vue sur la vallée de Camasco et retourner vers l'Alpe Sacchi. Ce n'est qu'à proximité du col suivant, Riale dell'Aqua, que la route était de nouveau goudronné. C'était donc plus rapide pour aller vers les 3 cols suivants: Barella, Ballano et Camasco. En descendant vers la vallée de Camasco, je suis arrivé à Varallo, et à une grande route avec bien du trafic. Cette route m'aurait amené jusqu'à Borgosesia, mais juste avant j'ai tourné à droite pour passer un autre col sur chemin de gravier, Il Bocchetto. Petit, mais aussi raide. À Crevacuore, je me suis arrêté pour une boisson fraîche et pour remplir mes bouteilles. J'ai continué en direction de Pray et suis monté à la Sella. Je voulais continuer en direction de Piletta puis redescendre vers la vallée. Mais la route était fermée à cause d'un glissement de terrain et j'ai donc dû retourner vers Pray. Le reste de la journée se passait dans les collines de Trivero, rien de bien haut mais plein de montées et descentes, certaines bien raides. Cela m'a fait passer par une Sella puis par une autre Sella, pour finalement arriver à un hôtel joli, calme et pas cher.

 

Étape 3 (2 juillet 2016): Bulliana - Bielmonte - Biella - Campiglie

Pour cette troisième étape, je suis parti vers 8 heures. Ma route montait vers la longue crête du Bielmonte. C'est un petit paradis pour les collectionneurs de cols. En comptant la montée initiale, j'ai trouvé 10 cols en moins de 3 heures. Certains étaient sur la route, d'autres demandaient des détours par des chemind de gravier voire des sentiers, mais tous étaient sans problème pour mon vieux vélo de course nouvellement équipé. Ces cols étaient Craviolo (sur la route), Caulera (une petite boucle pas entièrement goudronnée), Pontiggie (boucle par une route forestière et un sentier), Stavello (de retour sur la route principale), Rubello (une chemin de gravier de qualité moyenne juste après la chapelle de San Bernardo, en aller-retour), Margosio (sur la route), Luvera (aussi), Moncerchio (chemin de gravier puis de terre, puis sentier pédestre, Sessera (sur la route) et finalement Cucco (sur la route). Sur les hauts de la crête, malheureusement, il y avait du brouillard et donc très peu de vue. À partir de Sessera, il y avait une longue et belle descente jusqu'à Rosazza, puis (moins belle) le long de la vallée de Cervo. J'ai quitté cette route pour monter vers Tavigliano et faire une boucle par le hameau de Sella, qui comme l'indique son nom est sur un col. Une minuscule route entre champs et maisons m'a ensuite mené vers Cerruti... où il s'est mis à pleuvoir. Les deux prochains cols étaient de ce fait mouillés, San Antonio et Colma. L'orage était assez fort mais il s'est arrêté alors que j'arrivais à Biella, où beaucoup de rues sont recouvertes de pavés. En sortant de la ville vers l'ouest, j'ai pris une route à droite juste après avoir traversé la rivière Elvo. Il n'y avait pas de problème pour monter jusqu'à Montepennone, mais ensuite la route vers Bagneri était de gravier, puis de nouveau asphaltée mais très raide. Et après Bagmeri c'étais un chemin de gravier raide. Ce n'est qu'après avoir rejoint la route venant d'Oropa que la progression était de nouveau facile, me menant au col de San Carlo. Là, il s'est remis à pleuvoir. Je me suis donc arrêté dès la prochaine auberge. Je n'avais ni beaucoup de kilomètres ni beaucoup de mètres d'ascension à mon compteur, mais assez de cols pour cette journée (et pas tous faciles).

 

Étape 4 (3 juillet 2016): Campiglie - Borgofranco - Strambinello - Masseria

Le quatrième jour constituait le tournant de mon périple, tournant autour d'Ivrea en l'occurence. J'avais d'abord une belle descente, mais ensuite il y avait une courte portion non goudronnée. En arrivant près de Donato par le nord, je suis remonté pour atteindre un col sur la longue crête de la Serra, le col de Crocce Serra. Si une crête est longue, alors on a une chance de trouver plusieurs cols qui la traversent. Comme c'était bien le cas ici, j'ai pris une route vers le sud-est le long de la Serra, puis des chemins forestiers. Cette région doit être attractive pour le VTT, à juger des cyclistes que j'ai rencontrés. Mon vélo était ici peut-être moins optimal, mais quand même assez bien pour arriver aux cols d'Oca et de Crocce. Plus loin, la descente vers la vallée était plus dure à cause d'assez grosses pierres. J'ai passée le col de Balma, ce qui m'a ramené vers des villages et des routes. J'ai continué vers Borgofranco et traversé la rivière Dora Baltea, qui descend du Val d'Aoste. De l'autre côté, j'ai pris une petite route en partie très raide vers le Colletto Partor. Mais, après ce col, la route que j'avais prévue pour la descente n'existait plus que sur ma carte. Il y avait un autre passage, coupé à travers de grandes fougères, mais est-ce qu'il descendait là où je voulais aller? L'abandon des terres peut conduire à de telles surprises. J'ai préféré retourner vers le col et redescendre par la même route.
Après un petit détour par le col Nonani, je suis arrivé vers le ruisseau Chiusella et, juste après un barrage, au col de Strambinello. À ce point, je quittais les montagnes pour la plaine, avec seulement quelques collines peu élevées. Un col que j'ai trouvé sur une telle colline était la Bocchetta Doma, atteignable par des pistes forestières. Le col suivant, Pietra Grossa, était bien différent en ce sens qu'il est aussi traversé par une autoroute, elle-même traversée par une route sur un pont. Et juste un peu plus loin une route parallèle à l'autoroute passait par un autre col, Santa Croce. Après cela, retour aux chemins forestiers pour aller au Buchet dal Buer puis au Col delle Vigne. Il y avait trois petites difficultés sur ce chemin: de profondes traces et des branches laissées par des travaux forestiers, des différences entre les cartes et la réalité, et puis... les moustiques qui voulaient profiter de chaque fois que je devais ralentir. Après avoir retrouvé de bonnes routes, c'est dans la plaine que j'avancais, juste interrompue par l'encoche de la Dora Baltea. Plus loin vers le nord, j'ai de nouveau trouvé quelques collines et plusieurs cols: Bocca d'Arbaro (route), Sapel da Bras (chemin forestier), Passo d'Avenco (chemin forestier) et finalement Sapel da Mur. J'étais alors près du lac de Viverone. J'ai trouvé une chambre dans un hôtel sur ses rives.

 

Étape 5 (4 juillet 2016): Masseria - Vigliano - Borgosesia - Miasino

Ma cinquième étape commençait dans la plaine, presque toute plate. La première montée digne de ce nom était celle de Cossato vers le col de Barda. Je rejoignais alors les Préalpes, près d'où j'étais passé vendredi. Montées et descentes se succédaient donc de nouveau. Le prochain col prévu ne pouvait pas être atteint comme prévu, la route étant fermée pour des travaux urgents. Heureusement, il suffisait d'un modeste détour pour quand même arriver à cette Sella puis, à la même altitude sur la même crête, Colma. La route était étroite, mais la suivante l'était encore plus, par le Dosso di San Bernardo vers Sostegno. Depuis Sostegno, je voulais voir l'état du chemin menant à deux autres cols. Mais, comme la veille, le chemin qui était sur ma carte n'existait pas dans le terrain. Je suis donc retourné vers la route et suis passé par le Valico di San Rocco pour continuer vers Crevacuore et Borgosesia. La prochaine chose à faire était de passer de la vallée de Sesia au lac d'Orta. La route que j'ai choisie avait peu de trafic et était très jolie. Elle passait par trois cols: Forcola, Sella et Colma di Valpiana. Le dernier constituait une montée plus sérieuse et je l'ai bien apprécié, aussi dans sa descente vers San Maurizio. Pour finir, j'ai tourné autour de la pointe sud du lac d'Orta et j'ai fini mon parcours près d'Ameno. Bien assoifé car il n'y avait eu que très peu de fontaines sur ma route.

 

Étape 6 (5 juillet 2016): Miasino - Stresa - Il Colle - Locarno

Le sixième et dernier jour de ce tour commençait avec une belle vue sur le lac d'Orta. Malheureusement, cette vue s'est déteriorée à mesure que je montais d'Armeno vers Colle Cortano, parce que l'air était un peu brumeux. Après avoir atteint ce col (juste quelques mètres en dehors de la route), j'ai continué en direction de Faggio dela Barchetta. J'avais le lac d'Orta d'un côté et le lac Majeur de l'autre, mais aucun des deux n'était visible à travers la brume. Après le col, la route continuait de monter jusqu'à un péage. Sur l'autre versant, en effet, la route est privée... mais les cyclistes n'ont pas besoin de payer. La longue descente m'a mené à Stresa, d'où j'ai poursuivi en longeant le lac Majeur vers le nord, jusqu'à ce que je croise la route du premier jour, à Fondo Toce. Je suis passé par Bieno pour atteindre Trobaso, dans la vallée derrière Intra. J'ai alors pris la jolie petite route montant dans cette vallée. Jusqu'au croisement de Ponte Laura, c'était facile, mais ensuite la montée vers Aurano puis Piancavallo était plus raide. À Piancavallo, j'ai quitté la route et pris un chemin de gravier juste après la clinique. Ce chemin conduit au col de Morissolo et offre une splendide vue sur le lac Majeur... sauf que le brouillard était de nouveau de la partie. J'ai quand même beaucoup aimé cette partie. Après le col, c'est par un sentier étroit que j'ai pu rejoindre la route à Il Colle. Il était alors plus de midi. Depuis Il Colle, l'étroite route descend d'abord mais remonte ensuite. Au point le plus bas, il y a un chemin de gravier qui part à gauche pour le col de Piazza et sa chapelle. Ce serait le dernier col de ce tour. Après une courte montée et une longue descente, j'ai rejoint le lac Majeur à Canéro et il ne me restait alors plus qu'à rouler jusqu'à Locarno pour prendre un train en direction de Zurich.
Ce tour m'avait conduit par toute une série de petits cols, dont une bonne partie sur des chemins non goudronnés et autres pistes. Malheureusement, ceux qui promettaient les plus beaux paysages ont été passés dans le brouillard voire la brume. Mais à part ça, c'était vraiment un beau tour.

PS / 5.9.2016